La sortie, c'est par là ! L'anti-plongée
L'anti-plongée fait surface
Due à l'ami Yori Kanda,voici la première vue de détail du nouveau dispositif antiplongée,qui sera monté en option sur les GSX 400 et 750.Un petit durite raccorde le système à l'arrivée de liquide hydraulique sur l'étrier De construction parfaitement similaire au nouveau, le déjà ancien système monté cette saison sur les 500 usine ( ici celle de Hartog ), et qui n'a guère convaincu. C'est en effet au dernier Salon de Tokyo, et presque en catimini, qu'a été présenté ce dispositif. L'antiplongée, c'est le serpent de mer: on en parle depuis des décennies, et on en attendait toujours la première application sérieuse. Eh bien, c'est terminé, Suzuki est sur le point de la monter en série. Renseignements pris, il est prévu d'en équiper en option les toutes récentes GSX 400 et 750, la 1100 restant sur la touche probablement en raison de sa fourche réglable de partout, et déjà suffisamment compliquée comme ça. Bien que nous ne disposions pas encore de précisions quant au fonctionnement de ce système, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec celui utilisé épisodiquement cette saison en GP par Sheene et Ferrari...et qui n'a convaincu ni les pilotes ni les observateurs ! Il semble que le principe consiste à utiliser la pression hydraulique du freinage pour actionner un piston bloquant l'écoulement d'huile dans la fourche. Ce système ne marquerait donc que bien peu de progrès par rapport aux innombrables projets d'antiplongée présentés dans le passé et qui tous, d'une manière ou d'une autre, reviennent à bloquer la suspension !
Des antécédents peu glorieux
Le plus proche dans le principe semble être le système vu lors d'essais privés en mars 77 sur les Honda d'endurance. Pour les as du dessin industriel, on retrouve sur ce dessin de brevet le principe d'antiplongée barbarhonda. Le principe était plus barbare que celui adopté par Suzuki. Moins sophistiqué, il n'employait pas la pression hydraulique, mais carrément la réaction des étriers de frein, montés flottants, pour actionner le même " piston bloqueur de suspensions ": on imagine que, sur les bosses, une disposition aussi simpliste n'est pas vraiment l'idéal... On ne revit d'ailleurs jamais ce montage sur les Honda officielles. D'autres firent encore plus simple dans le genre: ce sont les nombreux montages " à biellettes " dont on retrouve d'ailleurs épisodiquement une exemplaire chaque année en course, sous une forme ou sous une autre. En général sans plus de succès que les fois précédentes. Il faut dire que, pour être efficace, ce type d'antiplongée " à biellettes " réclame une étude géométrique soignée que négligent (ou ignorent ?) la plupart des adaptateurs. Et c'est souvent par hasard, en jouant en désespoir de cause avec les différentes positions de réglage possibles, qu'ils arrivent à des résultats ; le reste du temps, ils se débattent avec un drible épouvantable que rien ne peut enrayer... Pour les consoler, il faut avouer que les divers types de fourches dits "à antiplongée naturelle" présentent le même inconvénient si leur étude n'est pas mieux menée, qu'il s'agisse de la "Earles" ou de la "Earles inversée" à roue tirée, genre Offenstadt.
Pourquoi l'antiplongée ?
l'antiplongée à biellettes a ses amateurs: les frères Chevallier avaient monté celui-ci sur la TZ au GP d'Italie 77. Variations sur un même thème: mieux qu'une anti-plongée, une anti-ruade. Oui, pourquoi, direz-vous, s'enquiquiner avec un truc qui dribble à tout va, plutôt que de laisser plonger ? Parce que malgré toutes leurs imperfections, ces divers systèmes ont montré à l'occasion une réelle efficacité. Surtout, il faut le dire, en essais privés. Car en course, ce fut toujours une autre histoire ! L'avantage est surtout psychologique, physiologique: c'est idiot mais c'est humain, une moto qui freine à plat, ça incite à freiner plus fort. Moyennant quoi, les pilotes ayant testé des antiplongées vous jureront tous "avoir une meilleure adhérence", alors qu'ils se sont tout bonnement enhardis à freiner plus fort, ayant perdu la hantise de passer par dessus la roue avant ( et par la même occasion, l'inconfortable position "debout sur les freins"). Maintenant en course, dans le feu de l'action, ils n'y pensent plus, et les défauts de conception du bidule refont surface, se traduisant presque toujours par des problèmes de drible. Ceci en compétition. Pour la route, l'antiplongée a d'autres avantages: on n'y freine pas aussi tard qu'en course, mais les débattements commencent à prendre les valeurs "coquettes" et le pilote est, c'est naturel, plus influençable. Et le phénomène prend toute son importance la nuit: deux solutions s'offrent donc aujourd'hui au motard noctambule, le correcteur d'assiette mis au point par Cibié... ou l'antiplongée Suzuki, en espérant qu'elle soit un peu plus au point que pour Sheene ou Ferrari !
Cet imposant levier équipait une BMW de la course de Production à Daytona cette année. Les deux utilisent la réaction des freins pour repousser vers le haut les tés de fourche: une solution qui réclame une étude géométrique digne des épures de suspension en F1. La but conserve en revanche contre vents et marées sa fourche Earles à roue tirée, et ce serait presque ce qui lui poserait le moins de problème. C'est l'hiver dernier que Philippe de Lespinay dessinait pour Morbidelli une partie-cycle des plus modernes pour la 250: réservoir devant le moteur, radiateur dans le nez du carénage, et fourche Earles évoluée. Graziano Rossi a bien remporté trois GP cette saison, mais malheureusement avec une partie-cycle plus classique, la moderne le mettant en proie des dribbles inexpliquables.
Informations tirées de Moto Journal
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