La sortie, c'est par là ! Technique: les bracelets
Technique: les bracelets
Il existe de nombreux types de bracelets proposés dans le commerce. Comment les choisir ? Sont-ils tous bien étudiés et agréables à la conduite ? Modène 1974. Lansivuori essaye sa position, sur sa 350 Yam. Il aime les bracelets très penchés, comme les aimait Saarinen, qui les inclinait encore plus, il aurait presque pu s'accrocher aux tubes de fourche ! Quand on change son guidon par une paire de bracelets, c'est qu'on a envie d'une position ramassée, sportive, qui fait corps avec la moto. Bref, les bracelets sont un choix, on les aime déjà au départ, et on est tout disposé à trouver que la position " bracelets " est bonne. On accepte facilement la période d'adaptation qu'elle demande. Si tu mets un amateur de grand guidon sur une moto à bracelets, il trouvera que ça ne va pas, que c'est fatigant, etc. Il n'est pas dans la position d'esprit qui permet de les aimer. Mais, en fait, sont-ils fatigants ? Voilà le noeud du problème: il y en a des bien faits et les autres.

Tout d'abord définissons les bracelets. Ils sont issus de la course, mais sur une moto de route ils ne sont pas utilisés dans les mêmes conditions. En course, on est le plus souvent couché ou très couché, on se relève un peu dans les courbes et virages, on se relève davantage au moment de freiner. La position et l'inclinaison des bracelets doivent être choisies surtout pour la position couchée. Cela ne veut pas dire qu'il y a une bonne position, les autres étant mauvaises. Regardez les photos des motos de course et vous verrez qu'il y a des pilotes qui n'ont pas là-dessus la même opinion. Chacun a ses goûts et sa façon d'être à l'aise.

Les bracelets de la 250 Maxton à moteur Yam qu'a piloté Mortimer. Ils sont un peu moins inclinés, mais sont fixés assez en arrière. La 500 Monark de Karlsson. Les bracelets sont encore plus horizontaux. A croire que personne n'a les deux bras et les deux jambes aux mêmes endroits ! Sur la route, il est bien rare qu'on soit couché en limande pour peu qu'il y ait un peu de circulation. Derrière une bulle, on ne voit pas très bien ce qui se passe. La position couchée ne convient qu'à un circuit où personne ne vient en face et on n'a pas à doubler des véhicules lents. On est donc appuyé sur les bracelets à travers les bras, les poignets, les paumes des mains, tandis que si on est couché on s'appuie sur le réservoir et les bras ne supportent pas le poids du corps.

Donc sur route pour ne pas se fatiguer il faut que les bras, les poignets et les mains restent en ligne, sinon on se tord les poignets, on a mal et on ne contrôle pas bien les gaz et les leviers. Mais pour le plus grand bonheur des amateurs de bracelets, il existe un type de course qui pour certains côtés peut se rapprocher de la conduite sur route, en tous cas en ce qui concerne la position des bracelets: les courses d'endurance.

Virtanen, ici sur la 250 MZ aime lui aussi les bracelets très inclinés. Y aurait-il une école Finlandaise des bracelets ? La 500 MV de Phil Read: les bracelets sont beaucoup plus horizontaux. Bien qu'évidemment on y soit aussi couché, on se trouve bien plus souvent relevé notamment aux freinages. Et il y a beaucoup de freinages sur 24 heures, surtout sur un circuit comme le Bugatti. Au moment de freiner, on est non seulement relevé, mais projeté vers l'avant avec force.

Alors si les bracelets obligent les poignets à se tordre, on a vite mal. Je me souviens de Ruiz, le soir où il avait gagné le Bol, qui n'arrivait pas à tenir le couteau pour couper sa viande. La même mésaventure m'est arrivée: dans un Bol j'ai fait seulement le premier relais sans fatigue. Au deuxième relais, j'avais tellement mal aux poignets qu'il fallait que je me couche sur le réservoir pour soulager la poussée.

Les côtes du bracelet que j'avais préparé pour le Bol et qui s'est révélé très satisfaisant. Tout cela pour vous dire que quand je me suis préparé une moto pour le Bol, j'ai particulièrement soigné les bracelets, en les sciant, soudant, déssoudant, ressoudant quatre ou cinq fois. Je vous livre ici le résultat de ce travail, il pourra servir peut-être.

Ces bracelets étaient spécialement étudiés pour une 750 Honda, mais conviennent sûrement pour n'importe quelle autre grosse moto, parce qu'elles ont toutes en gros la même distance selle-guidon.

L'inclinaison de ces bracelets est assez faible et quand on est relevé, les bras tendus pour freiner, les paumes des mains s'appuyent correctement sur les poignées. J'ai fait un Bol avec ces bracelets, sans avoir du tout mal aux poignets, j'avais par contre mal aux muscles de l'avant-bras droit, à force de tirer sur le levier.
Informations tirées de Moto Journal. Par G. Bettiol.
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