 |
 |
La 500 Fior sera à Suzuka |
|
| Pif remet ça |
|
 Pif remet ça. Après une saison prometteuse, Claude Fior s'apprête à replonger dans le grand bain des Grands Prix, avec une nouvelle moto, le soutien d'un nouveau sponsor, Lucky Strike, et le même pilote, Marco Gentile. C'est dans les nouveaux ateliers de Fior-Concept, à quelques centaines de mètres du circuit de Nogaro que nous avons surpris Claude Fior. Bien que très absorbé par la construction de son nouveau prototype, nous avons réussi à l'éloigner quelques minutes de son poste à soudure sous argon.
Depuis 1978 c'est le 38ème prototype qu'il construit. C'est un ballet incessant de mécanos autours de l'embryon ; celui-ci modèle entre le châssis et le radiateur, un bloc de mousse polystyrène autour duquel sera formé le réservoir ; celui-là présente sur la machine de nouvelles pattes de fixation de carénage ; tel autre est chargé de tourner des entretoises de roues en vue de démontages rapides sur un établi, de petites pattes en alu en cours de soudure refroidissent à côté du masque de soudure. Le maître de ballet Claude Fior s'accorde quelques instants de répit en notre compagnie. Il nous confie les espoirs qu'il fonde pour son petit dernier.
Le langage est sobre, l'analyse froide. Seul son regard pour le "bébé" trahit son enthousiasme. "La moto de l'année passée pesait 122 kg. Nous avons cherché à approcher le poids minimum autorisé en championnat du monde: 100 kg. Nous allons frôler les 105, peut-être 108 kg avec un disque en fonte (chiffre à comparer avec les 118 kg des Yamaha quatre cylindres d'usine). Ce gain de poids est obtenu sur le nouveau cadre (caisson), sur le système de direction très modifié et sur le système de freinage avant qui n'utilise plus qu'un seul disque (très recentré par rapport à un montage classique) que viennent serrer deux pinces à quatre pistons.
Quant à l'amortisseur avant, c'est un (Fournalès spécialement étudié pour nos besoins particuliers), il ne pèse que 550 g, alors qu'un amortisseur classique à ressort pèse aux environs de 3,5 kg. Dans le domaine du poids, l'ennemi, ce sont les kilos sauvages. Les kilos sauvages arrivent en cours de saisons sous la forme d'un radiateur additionnel, d'une pièce de châssis renforcée ou d'un deuxième disque de frein. Nous avons pensé la moto de manière à les éviter".
 "Une autre idée-force qui a prèsidé la réalisation de cette moto: le centrage des masses. Sur notre moto, toutes les masses importantes, le pilote, le moteur, les amortisseurs, l'essence sont regroupées au centre de la moto. Ainsi les efforts transmis au cadre sont basés au centre de la moto et ne sont pas diffusés dans tous les éléments du châssis".
"Une autre particularité de la moto, c'est de ne pas comporter de renvois et de suspension du style pro-link ou autre full-floater. L'amortisseur est ancré directement sur le cadre et le bras oscillant. C'est lui-même qui détermine la flexibilité de la suspension".
Le technicien en charge des polyesters nous interrompt, bientôt suivi par d'autres, chacun avec son problème spécifique. Puis le téléphone s'en mêle ; c'est l'organisateur du Grand Prix du Japon qui souhaite quelques renseignements. La fièvre va monter ainsi comme dans toutes les autres écuries jusqu'à l'embarquement des caisses contenant les motos à destination de Suzuka, le 18 mars. | |