La sortie, c'est par là ! La mystèrieuse Moto Française Siccardi
V6 ou trois cylindres
Nous étions passés à l'usine Laverda durant l'été 78 et y avions saisi le V6 alors top secret sur son banc d'essai. Nous étions les premiers en France, il y a quinze jours (MJ 486, page 16) à faire état d'un projet de moto Française dans laquelle entrerait une collaboration Italienne. Depuis, l'enquête a avancé et le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est du sérieux... C'est même le branle-bas de combat, sinon la panique, parmi les intéressés à l'affaire que nous avons pu joindre: le secret était bien gardé, ils ne comprennent pas les fuites qui se sont produites en Italie.

Toujours est-il qu'aujourd'hui, un premier point s'impose: La Société Siccardi existe bel et bien, et n'a pas été créée de toutes pièces pour fabriquer une moto: l'usine, que nous situerons pudiquement à une cinquantaine de kilomètres au Nord de Paris, est sérieusement implantée puisqu'elle s'occupe de mécanique automobile et sous-traite de nombreuses pièces pour cette industrie, avec une petite spécialisation sur les vilebrequins.

Un bâtiment ancien, de 120 mètres sur 35 environ abrite apparemment le gros oeuvre, petite mécanique (au rez de chaussée) et bureaux d'études (au premier) étant regroupés dans le second bâtiment, plus récent et sensiblement de même surface au sol. Rien d'étonnant alors à ce que jusqu'ici rien n'ait filtré de l'affaire: si parmi plusieurs centaines d'employés de l'automobile, trois techniciens démarrent un projet de moteur, il n'y a aucune raison pour que cela soit rapporté et ébruité: ça semble normal. Sur les rapports entre Siccardi et Bimota, nous avons joint tout naturellement Giuseppe Morri (le "Mo" de Bimota) qui nous a dit avoir rencontré Monsieur Siccardi le mois dernier après que celui-ci l'ait contacté.

Entre Creil et Beaumont, l'anonyme Siccardi. Ici, le bâtiment ancien qui fait environ 4000 mètres carrés. Contrairement à ce qui fut écrit dans Motosprint, il ne s'agirait donc pas d'un projet de Bimota à moteur Siccardi mais d'une Siccardi qui pourrait avoir un cadre Bimota. D'autres artisans spécialisés dans les cadres auraient d'ailleurs été contactés, et on peut penser que c'est de la confrontation des réponses à ces diverses propositions que sortira le cadre de ce trois cylindres double arbre made in France dont fait état notre confrère Motosprint. Sur les rapports entre Siccardi et Laverda, nous avons joint Luciano Zen, directeur technique de l'usine Laverda.

Siccardi l'a effectivement contacté en proposant de prendre en charge le développement du V6 pour la compétition d'abord, puis sa fabrication en vue de la commercialisation. Piero Laverda lui-même nous a confié qu'une petite usine comme la sienne ne pouvait asssumer en même temps le développement de nouveaux modèles de tourisme (des gros cubes !) et celui d'un projet aussi important que le V6. "Nous avons été contactés par les établissements Siccardi, continue Piero Laverda, et nous étudions ensemble la possibilité de faire évoluer la V6.

Dans un premier temps pour la course d'Endurance et ultérieurement pour une production en petite série. Il serait intéressant pour nous de transférer notre matériel et notre expérience dans une autre usine, en l'occurance chez Siccardi, mais il faudrait qu'elle concentre toute son énergie sur le V6 soit douze à quatorze mois de travail intensif. Nous en sommes actuellement au stade des discussions avec les établissements Siccardi et le principal obstacle est que nous pensons qu'ils ne peuvent pas en même temps mener à bien la mise au point du V6 et la réalisation de leur moteur trois cylindres".

Il est évident que Laverda préfèrerait voir Siccardi se concentrer sur le V6 plutôt que de travailler en même temps sur ce mystérieux trois cylindres quatre temps qui serait entièrement étudié par notre mystérieuse usine Française. En attendant que les accords Siccardi-Laverda aboutissent ou échouent, le V6 est toujours en Italie et Monsieur Siccardi que nous avons joint par téléphone se refuse à en dire plus ce qui est parfaitement légitime. Suite au prochain numéro...
Informations tirées de Moto Journal.
Par D.G / F.M.D.
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