La sortie, c'est par là ! Kenny Roberts
Champion du monde 1979 sur Yamaha 500
Kenny Roberts avant le départ d'un GP. Un regard déterminé qui fusille ses adversaires, pourtant Roberts est père de trois enfants encore très jeunes: deux garçons et une fille. Kenny Roberts est né le 31 décembre 1951 à Modesto en Californie, ville qu'il habite toujours lorsque les courses le laissent libre. Pour comprendre pourquoi Roberts gagne, il faut l'avoir vu après une défaite ! Il se transforme alors en bête sauvage et il vaut mieux alors se tenir à l'écart. Ses mécaniciens le savent bien, eux qui n'ont même pas osé lui demander à Assen au GP de Hollande, ce qui n'allait pas sur sa moto ! Aucun pilote n'aime être battu mais pour Kenny Roberts, c'est sans doute différent.

Ça ne l'intéresse pas de savoir si ses adversaires ont profité d'une faiblesse quelconque de sa machine ou si lui, Roberts, était désavantagé par rapport à eux ; le fait d'avoir fait le spectacle ou d'avoir participé à une belle course suffit à consoler nombre d'autres, mais un champion de sa classe ne veut connaître qu'une chose: la victoire. Quand il n'y arrive pas, une fois la colère passée, Roberts analyse avec lucidité les causes de sa défaite et se met au travail pour que cela ne se renouvelle jamais.

Il exige beaucoup de son équipe mais est tellement perfectionniste qu'il paye aussi largement de sa personne. La lutte de Kenny Roberts contre ce mal terrible que constitue pour lui le fait d'être battu commence en 65 quand, à treize ans, il participe en Californie à sa première course ! En quatre années de pilote amateur, Roberts remplit sa maison de trophées divers, mais en nombre toujours croisant et de taille de plus en plus grande ! En 70, il passe professionnel et remporte pour sa première année dans cette dure catégorie le trophée AMA pour les "novices". (AMA = Fédération Américaine).

Kenny Roberts. L'année suivante commence avec Yamaha une association qui ne s'est depuis jamais interrompue. Roberts remporte alors le championnat AMA "Juniors" dernière marche avant l'assaut du " number one " en catégorie " expert ". En 72, il dut avaler quelques "couleuvres" et se contenter de la quatrième place du plus prestigieux championnat des Etats-Unis mais l'année suivante, il devint le plus jeune pilote dans l'histoire du sport motocycliste Américain à obtenir le n° 1, symbole consacrant le meilleur pilote de l'année.

En 74, après avoir prouvé sa polyvalence en remportant quatre des cinq types d'épreuves prévus aux USA, il traverse l'Atlantique pour la première fois et vint démontrer aux spectateurs ahuris du match Anglo-Américain que les Européens n'avaient rien à apprendre à leurs cousins du nouveau monde ! 75, 76 et 77, trois années de transition pour Roberts revenu dans son pays.

Il était manifestement le plus fort et gagnait pratiquement toutes les courses de vitesse, mais le dirt track, déterminant pour gagner le championnat lui posait de nombreux problèmes, sa Yamaha, défavorisée par le règlement fait sur mesure pour Harley Davidson, ne pouvait prétendre à la victoire. Kel Carruthers, son "coach", lui prépare en 77 pour les courses sur terre battue une TZ 750 Yamaha quatre cylindres développant une bonne centaine de chevaux ! Kenny gagna dès la première sortie de son monstre et ce fut peut-être la course la plus impressionnante à laquelle ait assisté le public Américain !

Mais les responsables de l'AMA préoccupés par ce que pourrait devenir un tel bolide entre des mains moins expertes que celles de Roberts, en interdirent l'usage. Le scepticisme des Européens sur ses possibilités, le fait de ne connaître ni ses adversaires ni les circuits ne furent qu'un instant des obstacles pour celui qui fut vite surnommé "le nain jaune" en raison de sa petite taille et de la couleur de sa combinaison ; un instant qui dura exactement deux minutes, le temps pour Kenny de prendre la tête de son premier GP, à Jarama. Quatre mois passèrent et en août au GP d'Angleterre, Kenny était sacré champion du monde des 500 cm3...
Informations tirées de Motoplay N° 1.
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